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d’environ un demi-pied ; sa tige est un peu moins grosse que le tuyau d’une plume de cygne. Vers la racine, elle est d’une couleur rougeâtre, et verte à son sommet ; ses feuilles sont ovales et verticillées. La fleur termine la tige ; elle est d’un rouge de cerise foncé. Sa racine ou sa bulbe est à peu près aussi grosse qu’une gousse d’ail, et composée de plusieurs petites gousses rondes : elle fleurit à la mi-juillet, et pendant ce temps-là elle est si abondante, que les campagnes en paraissent toutes couvertes.

La sarane, pilée avec le morocha (rubus chamœmorus) et avec d’autres baies, se cuit au four : c’est un mets si agréable et si nourrissant, qu’il peut faire oublier le pain.

Les Kamtchadales font des bouillons, des confitures, et les Russes de l’eau-de-vie avec le matteït (sphonpilium). Cette plante est semblable au panais. Sa racine, jaune en dehors, blanche en dedans, a le goût amer, fort et piquant comme le poivre ; sa tige creuse, de la hauteur d’un homme, et d’une couleur verte et rougeâtre avec de petits duvets courts et blancs ; les fleurs ressemblent à celles du fenouil.

On coupe les rameaux qui sortent du nœud le plus près de sa racine, car les tiges principales ne sont pas bonnes. On ratisse avec une coquille l’écorce de ces rameaux ; on les expose quelque temps au soleil, puis on les lie en bottes. Dès qu’ils commencent à sécher, on les enferme dans des sacs faits de nattes, où ils se