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vraies pierres précieuses. Les côtes de la mer fournissent une pierre de couleur de fer, poreuse comme l’éponge, et qui rougit au feu.

Les principaux arbres du Kamtchatka sont le mélèse, le peuplier blanc, le saule, l’aune, le bouleau et le petit cèdre.

Les deux premiers servent à construire les habitations de terre et les bâtimens de mer. Steller dit que le peuplier blanc doit à l’eau salée de la mer d’être extrêmement poreux et léger ; il ajoute que sa cendre, exposée à l’air, s’y change en pierre rougeâtre dont le poids augmente avec le temps ; et quand on brise cette pierre après bien des années, on y trouve des parcelles ferrugineuses.

L’écorce des saules sert à nourrir les hommes ; celle de l’aune, à teindre les cuirs.

Les bouleaux du Kamtchatka diffèrent de ceux de l’Europe ; ils sont d’un gris plus foncé, très-raboteux et remplis de gros nœuds : le bois en est si dur, qu’on en fait des plats ; et l’écorce si tendre, qu’on la sert à manger dans ces plats. Mais, pour la préparer, on la détache encore verte, on la hache en menus morceaux, comme le vermicelle ; on la fait fermenter dans le suc même du bouleau, et on la mange avec du caviar sec.

Le petit cèdre diffère du grand, en ce qu’au lieu de s’élever comme cet arbre majestueux, on le voit tortueux et rampant sur les montagnes et dans les plaines, où il croît avec peine, et toujours faible. Ses fruits proportionnés au