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inégalité qui fait qu’un pays plus septentrional est moins froid qu’un autre plus méridional. Ainsi le Kamtchatka n’a pas un hiver aussi rude que l’annonce sa position géographique ; mais, s’il est modéré, il est long et constant. Le mercure du thermomètre de Delisle s’y tient pour l’ordinaire entre le 160e. et le 180e. degré ; si ce n’est en janvier, mois le plus froid de l’année, qu’il descend de 175 à 200 degrés. Le printemps est court ; mais, quoique pluvieux, il est mêlé de beaux jours. L’été n’est pas plus long, mais plus inconstant et plus froid à proportion. Le voisinage de la mer et la fonte des neiges y couvrent tous les jours le ciel d’un voile de vapeurs que le soleil ne dissipe guère qu’à midi. L’on peut très-rarement s’y passer de fourrures. Cependant, loin de la mer, le temps est constamment serein depuis le mois d’avril jusqu’à la mi-juillet. Ainsi, dans les terres, on voit le thermomètre varier du 146e. au 130e. degré ; mais, au mois de juillet, il monte quelquefois jusqu’au 118e. degré. On éprouve peu d’orages en été.

La plus belle saison est l’automne : on a de beaux jours durant le mois de septembre ; mais, vers la fin, ils sont troublés par les vents et les tempêtes, qui préludent à l’hiver. Les rivières gèlent dès le commencement de novembre : ce mois et les deux suivans offrent rarement des jours sereins. C’est en septembre et octobre, en février et mars qu’on peut voyager avec le plus de sûreté.