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les plaines même en fournissent de fort beaux, surtout au-dessus de l’Ioupanova, vers le 53e. degré 30 minutes de latitude. On y trouve des forêts de mélèses, qui s’étendent le long des montagnes d’où sort le Kamtchatka. Les bords de ce fleuve en sont aussi revêtus jusqu’à l’embouchure de l’Elovka, qui est de même couronné de ces arbres jusqu’à sa source dans les montagnes.

La variation de la température dépend non-seulement de la distance de l’équateur, mais de la mer d’où viennent les vents, et de la terre qui leur donne plus ou moins d’accès ou de prise. D’un côté, les montagnes occasionent du froid ; et de l’autre, elles en garantissent. Ici, la mer entretient la chaleur par des brouillards épais, tandis qu’ailleurs elle la tempère par des vents périodiques. Tantôt un sol aquatique et marécageux engendre tour à tour les glaces et les vapeurs brûlantes ; tantôt un sol pierreux et sec expose à toutes les rigueurs des hivers et à l’ardeur des étés. Quoique l’éloignement du pôle ou de la ligne décide constamment de la nature des saisons dans chaque climat, le sol n’a pas moins d’influence que le ciel sur l’air que respirent les habitans des différentes zones. C’est dans l’atmosphère qu’ils vivent, et celle-ci se compose des exhalaisons de la terre. La direction des vents condense ou raréfie ces vapeurs, assemble ou disperse les nuages, les résout en neige ou en pluie, fond ou glace les neiges. De là cette