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Kamtchatka se trouve creusé ; car on observe que les tremblemens de terre y sont plus fréquens aux équinoxes, surtout du printemps, où les marées sont les plus fortes.

Malgré la communication de la mer avec ces cavernes intérieures du Kamtchatka, l’on n’y a point encore rencontré de fontaines salées. Du reste, les sources dont on vient de parler, et une infinité d’autres eaux courantes qui se jettent dans les rivières empêchent celles-ci de se geler entièrement par les plus grands froids, et de tarir dans l’été. Celles de ces sources qui, réunies, forment la petite rivière de Klioutchvka, ont le double avantage de fournir du poisson frais et d’être fort saines à boire, malgré leur fraîcheur. Dans tous les autres endroits, l’eau froide que les Kamtchadales boivent en mangeant leur poisson brûlant et plein d’huile, leur cause des dyssenteries.

Les bords du Kamtchatka sont couverts de racines et de baies qui semblent tenir lieu de nos grains nourriciers. La nature y produit des bois également propres à la construction des maisons et à celle des vaisseaux : les plantes qui veulent un terrain chaud y croissent beaucoup mieux, surtout à la source du Kamtchatka, où la péninsule est le plus large et le moins sujette aux brouillards. Entre sa source et son embouchure, on a semé de l’orge et de l’avoine avec succès.

Les légumes, tels que la laitue, le chou et les pois, qui ont besoin de chaleur, ne pros-