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par tête. Cette capitation est augmentée de 40 sous pour une masse de trois cent soixante mille paysans, qui, appartenant au domaine de la couronne, lui paient cet excédant de redevance. Les péages et les douanes rendent 15,750,000 livres ; les salines, 7,000,000 ; le commerce du tabac, 380,000 ; le papier timbré et le sceau, 1,000,000 ; le revenu de la monnaie, 1,250,000 ; celui de la poste, 1,650,000. Les conquêtes de la Perse produisent 1,500,000 livres ; les conquêtes sur la Suède, 500,000. La bière et l’eau-de-vie valent 10,000,0000 livres à la couronne, qui achètent le tonneau d’eau-de-vie aux particuliers, trente roubles, et le revend quatre-vingt-dix. En un mot, quelle que soit l’exactitude de ce détail, on convient, en général, que le revenu total de la Russie monte à 67,000,000 de livres, argent de France.

Avec ce fonds, l’état entretient une marine qui était, en 1756, de vingt-deux vaisseaux de ligne, six frégates, et quatre-vingt-dix-neuf galères. On sait jusqu’où Catherine II a porté les progrès et l’ascendant de cette marine victorieuse, qui s’est vue pendant plusieurs années maîtresse de l’Archipel, et qui a si long-temps bloqué les Dardanelles et menacé Constantinople.

Les troupes de terre ne forment pas moins de trois cent mille hommes, même en temps de paix ; sans parler d’un corps de cent mille hommes de troupes irrégulières, composées de