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vont pas eux-mêmes à cette chasse, ils y envoient d’autres personnes. On fournit aux premiers des habits, des provisions, et tout l’attirail : les deux tiers de la chasse sont pour eux, le reste pour leur maître. Les chasseurs de louage partagent le profit de la chasse avec leurs maîtres ; mais ils se munissent, au moyen de quelques roubles, de tout ce qu’il leur faut pour y aller.

Les chasseurs vont par bandes, depuis six jusqu’à quarante hommes ; ils s’embarquent quatre à quatre dans des canots couverts, menant un guide à leurs frais. Chaque chasseur a, pour sa provision de trois ou quatre mois, trente pondes de farine de seigle, un poude de farine de froment, un poude de sel, et un quart de gruau. Leur habillement consiste en un manteau, un capuchon de bure, et des gants de peau ; il y a de plus, pour deux chasseurs, un filet et un chien, auquel on fait une provision de sept poudes de nourriture.

La chasse dont il s’agit est celle que font les Vitims ; ils remontent la rivière de Vitimsk, en tirant leurs bateaux avec des cordes jusqu’au lieu du rendez-vous général pour la chasse. Un chef ou conducteur, auquel tous les chasseurs jurent d’obéir, assigne à chaque bande ou division son quartier. Chacune creuse des fosses sur la route de l’endroit où elle doit chasser, et y enterre ses provisions : elle se construit une hutte. Quand la neige commence à tomber avant la saison des glaces, on fait la chasse au-