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les personnes du bas peuple vont dans des bains publics ; les deux sexes y sont séparés par des cloisons de planches ; dans les hameaux pauvres, ils sont ensemble au même bain. « J’ai vu, dit l’auteur, dans les salines de Solikamskaya, des hommes qui y prenaient des bains ; ils venaient de temps en temps à la porte pour s’y rafraîchir, et y causaient tout nus avec des femmes. »

L’appartement des bains est tout en bois ; il contient un poêle, des cuves remplies d’eau, et une espèce d’amphithéâtre à plusieurs degrés. « Le poêle a deux ouvertures semblables à celles des fours ordinaires : la plus basse sert à mettre le bois dans le poêle, et, la deuxième soutient un amas de pierres contenues par un grillage de fer ; elles sont continuellement rouges par l’ardeur du feu qu’on entretient dans le poêle…. En entrant dans le bain, on se munit d’une poignée de verges, d’un petit seau de sept à huit pouces de diamètre, qu’on remplit d’eau, et l’on se place au premier ou au deuxième degré…. On est bientôt en sueur : on renverse alors le seau d’eau sur sa tête. On monte ainsi par degrés à l’amphithéâtre, en se vidant plusieurs seaux d’eau tiède sur le corps….. Un homme placé devant le poêle jette de temps en temps de l’eau sur les pierres rouges ; dans l’instant, des tourbillons de vapeurs sortent du poêle avec bruit, s’élèvent jusqu’au plancher, et retombent sur l’amphithéâtre, sous la forme d’un nuage qui porte une chaleur brû-