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l’Asie et les ornemens de l’Italie au milieu des neiges du Nord.

Le 30 janvier 1761, le thermomètre était à 11 degrés au-dessous de zéro. Au sortir de Mémel, il fallut faire du feu au milieu des glaces, dans des bois couverts de neiges : c’était en pleine nuit. Les montagnes sont gelées du pied jusqu’à la cime, et les chevaux ne sont point ferrés ; il en fallait dix pour une seule voiture ; encore ne purent-ils aller qu’à la moitié d’une montagne où les voyageurs grimpaient à pied, faisant de fréquentes chutes, non sans quelques contusions. Ils retournèrent donc au hameau de Podstrava, avec leurs dix chevaux, que tous les paysans du village, tenant une torche d’une main, un fouet de l’autre, poussant en même temps la voiture et l’attelage, n’avaient pu faire parvenir jusqu’au sommet de la montagne. Ces obstacles se renouvelèrent plus d’une fois jusqu’à Pétersbourg, où le voyageur arriva le 13 février, après deux mois et demi de route. Un de ses plus grands embarras fut la forme et la charge de ses voitures qui ne pouvaient rouler dans la neige, et qui pesaient trop pour aller sur des traîneaux. Il fut donc obligé de les laisser à Dorpt, et de prendre quatre traîneaux pour ses équipages.

Rendu à Pétersbourg, l’astronome trouva que l’académie de cette capitale avait déjà fait partir un de ses membres pour Tobolsk, où d’autres astronomes de Russie devaient aller