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sans, et qu’elle pût être retrouvée à cette même place par celui à qui elle appartenait, si jamais il venait la chercher. La bourse resta donc à cet endroit pendant plus de trois mois. Lorsque le Russe qui l’avait perdu revint à Beresof, il alla loger chez le même Ostiak, et lui raconta le malheur qu’il avait eu de perdre sa bourse le jour même qu’il était parti de chez lui. L’Ostiak, charmé de pouvoir lui faire retrouver son bien, lui dit : « C’est donc toi qui as perdu une bourse ? Eh bien, sois tranquille ; je vais te donner mon fils qui te conduira sur la place où elle est : tu pourras la ramasser toi-même. » Le marchand, en effet, trouva sa bourse au même endroit où elle était tombée.

À l’exception des vayvodes, que le gouvernement de Russie établit chez les Ostiaks pour les gouverner et pour lever les impôts, il n’y a point de chefs ou de supérieurs reconnus dans la nation, et l’on n’y fait aucune distinction de rang, de naissance et de qualité. Quelques-uns pourtant parmi eux prennent le titre de knés, et s’approprient le domaine de certaines rivières ; mais, malgré ces prétentions, ils sont fort peu respectés des autres, et ces knés n’exercent aucune sorte de juridiction.

Chaque père de famille est chargé de la police de sa maison, et termine seul à l’amiable les petits différens qui peuvent y survenir. Dans les affaires graves ils ont recours aux vayvodes, ou ils appellent les ministres de