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sonne, pas même à leurs maris, de les approcher. Une vieille femme leur sert à la fois de garde et de compagne pendant quatre ou cinq semaines ; au bout de ce temps, on allume un grand feu au milieu de la cabane, et l’accouchée saute par-dessus. Cette sorte de purification achevée, elle va avec son enfant retrouver son mari qui la reçoit ou la renvoie, selon qu’il le juge à propos.

Les occupations des hommes sont, comme celles de tous les peuples sauvages, la chasse et la pêche. En été, ils font sécher une partie du poisson qu’ils prennent, afin d’en faire une provision pour l’hiver, et la chasse supplée encore à leurs besoins.

Dès que l’hiver s’est déclaré par la neige et par les glaces, les Ostiaks vont courir les bois et les déserts avec leurs chiens, pour chasser les martres, les zibelines, les renards, les ours, etc.

Lorsqu’ils ont tué un de ces derniers animaux, ils l’écorchent, lui coupent la tête, et la suspendent avec la peau à un arbre, autour duquel il font plusieurs tours en cérémonie, comme pour honorer ces dépouilles ; ils font ensuite des lamentations ou des grimaces de douleur autour du cadavre, et lui font de grandes excuses après lui avoir donné la mort. Qui t’a ôté la vie ? lui demandent-ils tous en chœur ; et ils répondent : Ce sont les Russes. — Qui t’a coupé la tête ? — C’est la hache d’un Russe. — Qui t’a ouvert le ventre ? — C’est le