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de côté, pour marquer son respect et sa soumission.

Au temps dont on est convenu, l’amant vient recevoir sa future des mains de son père, qui la lui livre en présence des parens et des amis assemblés ; il recommande ensuite aux époux de vivre en bonne union, et de s’aimer comme mari et femme : c’est dans cette courte exhortation que consiste toute la cérémonie du mariage. Ceux qui en ont le moyen régalent tous les assistans d’un verre d’eau-de-vie : c’est le sceau d’une parfaite union.

Ordinairement un père se défait de sa fille dès l’âge de huit à neuf ans, afin qu’elle puisse mieux s’accoutumer à l’humeur de son mari : celui-ci consomme son mariage lorsque la nature en a marqué l’instant.

Une différence bien remarquable de ces peuples aux Samoïèdes, c’est que les degrés de parenté ne mettent aucun obstacle à ces unions conjugales. Un fils n’épouse pas sa mère, parce que les mères sans doute sont déjà vieilles lorsque leurs enfans sont nubiles ; mais on voit des pères faire leurs femmes de leurs propres filles, et des frères épouser leurs sœurs.

Lorsqu’un mari ne se sent plus de goût pour sa femme, il est le maître de la renvoyer et d’en prendre une autre. On remarque néanmoins qu’en pareil cas l’équité naturelle l’emporte presque toujours sur les mouvemens déréglés de leurs désirs.

Ils ont aussi la louable coutume de faire ha-