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élèvent des chiens de trait pour cet usage. Ils attèlent depuis six jusqu’à douze chiens à un traîneau long de quatre à cinq aunes, sur une demi-aune de largeur.

À moins de l’avoir vu, on aurait peine à croire avec quelle agilité et quelle vitesse les chiens tirent les traîneaux. Dès qu’ils sont en marche, ils ne cessent de hurler et d’aboyer que lorsqu’ils ont atteint le premier relais. Si la traite est plus longue qu’à l’ordinaire, ils se couchent d’eux-mêmes devant le traîneau, et se reposent un instant. On leur donne un peu de poisson sec, et, après ce léger repas, ils reprennent leur train jusqu’au relais. Quatre de ces chiens tirent très-bien en un jour un traîneau chargé de trois cents livres, pendant douze ou quinze lieues. Dans la partie septentrionale de la Sibérie on se sert fort communément de traîneaux tirés par ces animaux, soit pour voyager, soit pour transporter des marchandises. Il y a des postes aux chiens établis comme celles d’Europe, avec des relais réglés de distance en distance. Plus un voyageur est pressé, plus on met de chiens à son traîneau.

Quoique les filles des Ostiaks soient généralement laides, et qu’elles ajoutent encore à leur difformité naturelle le défaut d’être fort dégoûtantes par la malpropreté des haillons qui leur servent de vêtemens, elles se piquent cependant de coquetterie, et le désir de plaire les occupe comme les Européennes.

Les hommes, de leur côté, ressentent aussi