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leur tête que lorsqu’il pleut. Si le froid est excessif, ils mettent deux de ces camisoles l’une sur l’autre. Cette circonstance fait époque parmi ces peuples ; et pour désigner un hiver très-rude, ils disent qu’ils portaient deux camisoles.

Au reste, rien n’est plus simple que la façon de tous ces habillemens : ils emploient les dépouilles des animaux sans prendre la peine de les passer, et sans y donner aucune préparation. Un Ostiak a-t-il besoin d’un bonnet, il court à la chasse, tue un oie sauvage, la dépouille sur-le-champ, et se fait un bonnet de sa peau.

L’habillement des femmes, chez les Ostiaks, ainsi que tous les peuples sauvages, ne diffère de celui des hommes que par les embellissemens dont le désir de plaire leur inspire le goût, et qui sont proportionnés à leurs facultés. Les femmes les plus riches portent des habillemens de drap rouge, qui est la suprême magnificence parmi toutes les nations de la Sibérie. Leur coiffure est composée de bandes de toile peinte de différentes couleurs, avec lesquelles elles s’enveloppent la tête de façon que leur visage est presque entièrement caché ; celles qui portent le drap rouge ont une espèce de voile de damas ou d’autres étoffes de soie de la Chine : elles ont aussi comme les Tongouses, l’usage de se faire des marques noires au visage et aux mains.

Le logement de ces peuples consiste, comme chez les Samoïèdes, en de petites huttes carrées, dont la couverture et les parois sont d’écorce