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leur fait part de ses faveurs ; mais ils leur rendent aussi peu de culte qu’aux idoles ou fétiches, qu’ils portent sur eux, suivant les conseils de leurs kœdesnicks. Ils semblent même faire peu de cas de ces idoles, et s’ils s’en chargent, ce n’est que par l’attachement qu’ils paraissent avoir aux traditions de leurs ancêtres, dont les kœdesnicks sont les dépositaires et les interprètes. Le manichéisme et l’adoration des astres fondent presque toutes les religions sauvages.

» On trouve aussi chez eux quelques idées de l’immortalité de l’âme, et d’un état de rétribution dans une autre vie ; mais tout cela se réduit à une espèce de métempsycose.

» C’est en conséquence de leur sentiment sur la transmigration des âmes qu’ils ont coutume de mettre dans les tombeaux de ceux qu’ils enterrent les habits du défunt, son arc, ses flèches, et tout ce qui lui appartient, parce qu’il se pourrait, disent-ils, que le défunt en eût besoin dans un autre monde, et qu’il ne convient à personne de s’approprier ce qui appartient à autrui. On voit par-là que, si le dogme de l’immortalité de l’âme fait partie de leur religion, ce n’est que comme une simple possibilité à l’égard de laquelle il leur reste encore des doutes.

» Enfin, on ne trouve parmi eux aucune de ces cérémonies religieuses en usage parmi les autres peuples de la terre dans certaines circonstances de la vie. Il n’est question de leurs