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dans la contrée qu’ils habitent. C’est dans de petites villes situées aux environs de leur pays et habitées par des colonies russes que l’on reçoit leur tribut, appelé yeslak. Il consiste en une fourrure de la valeur de vingt-cinq copeks, que tout homme capable de se servir de l’arc doit livrer tous les ans, et chaque sorte de pelleterie se trouve évaluée un certain prix.

» Les Samoïèdes, qui vivaient dans les marais ou dans les déserts voisins, donnant de l’inquiétude aux colonies russes, on bâtit la petite ville de Poustoser, pour se mettre en état de défense contre les étrangers qui pourraient aborder de ce côté-là par mer, comme le portent leurs anciennes traditions. C’est aussi pour le même objet qu’en 1648 on y établit cinquante soldats avec leurs femmes et leurs enfans, qui s’y rendirent de Colmogor, aux environs d’Arkhangel. Actuellement il y a toujours une compagnie de soldats, tirés de la garnison d’Arkhangel même. Ainsi, malgré la stérilité du pays, le petit nombre et la misère de leurs habitans, l’industrie de ces gens-là rend le poste de vayvode de Poustoser très-lucratif pour l’officier qui en est revêtu.

» Poustoser, le seul endroit dans le pays des Samoïèdes à qui l’on donne le nom de ville, quoique ce ne soit proprement qu’un village, est situé à cent verstes, ou environ, des bords de la mer Glaciale, à peu de distance du détroit de Vaigatz. L’air y est si