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leur en la fermant. On voit par-là que tout ce que l’on raconte de leurs habitations souterraines n’est rien moins que fondé. Comme il leur est très-facile de plier ces tentes, et de les transporter d’un endroit à l’autre par le moyen de leurs rennes, cette manière de se loger est, sans contredit, la plus convenable à la vie errante qu’ils sont obligés de mener ; car, ne produisant absolument rien de propre à leur nourriture, ils se trouvent dans la nécessité de changer souvent de demeure pour chercher le bois qu’il leur faut, et la mousse qui sert de fourrage à leurs rennes.

» C’est encore une des raisons qui, jointe aux intérêts de leur chasse, les empêchent de demeurer ensemble en grand nombre, car rarement trouve-t-on plus de deux ou trois tentes qui soient voisines l’une de l’autre ; et comme leurs déserts sont d’une étendue immense, ils peuvent changer de place aussi souvent que leurs besoins le demandent, sans se faire aucun tort les uns aux autres.

» En été, ils préfèrent les environs des rivières, pour profiter avec plus de facilité de la pêche ; mais ils se tiennent toujours éloignés à quelque distance les uns des autres, sans jamais former de société.

» Après avoir pourvu à leur nourriture, soin dont les hommes sont chargés dans chaque famille, tandis que l’occupation des femmes est de coudre les habits, d’entretenir le feu, et d’avoir soin des enfans, il n’y a plus rien