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mères-enfans de onze ou douze ans, au plus ; mais, par compensation, ces mères précoces cessent de l’être après trente ans. Ne serait-ce pas dans cette coutume de marier les filles avant l’âge ordinaire de maturité, ainsi que dans la liberté qu’ont les hommes d’acheter autant de femmes qu’ils peuvent en payer, qu’il faut chercher les raisons physiques du peu de fécondité des Samoïèdes, et peut-être de la petitesse de leur taille ?

» La physionomie des femmes ressemble exactement à celle des hommes, excepté qu’elles ont des traits un peu plus délicats, le corps plus mince, la jambe plus courte, et le pied encore plus petit. D’ailleurs il est fort difficile de distinguer les deux sexes à l’extérieur et par les habits, qui ne sont presque pas différens.

» Les hommes et les femmes, comme chez tous les peuples sauvages des pays septentrionaux, portent des fourrures de rennes dont le poil est tourné en dehors et cousues ensemble : ce qui fait un habillement tout d’une pièce, qui leur serre et couvre très-bien tout le corps. Cet habillement est si propre à leurs besoins dans le rude climat qu’ils habitent, que les Russes et les autres nations qui se trouvent dans la nécessité de voyager dans leur pays l’ont adopté. La seule distinction qu’on reconnaisse aux habits des femmes consiste en quelques morceaux de drap de différentes couleurs dont elles bordent leurs fourrures, et