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mencement de ce siècle, quelques familles samoïèdes aux gages des habitans d’Arkhangel, qui, suivant la coutume de ces peuples, campaient aux environs de cette ville, pour chercher de la pâture à leurs rennes. Quelques voyageurs en ayant vu en cet endroit, particulièrement Corneille de Bruyn, qui est entré à ce sujet dans un grand détail, ont assuré positivement que c’est près de la ville d’Arkhangel que commencent la Samoïédie et les établissemens des Samoïèdes. Au reste, depuis plus de trente ans, il n’y a plus aucune famille samoïède établie aux environs d’Arkhangel ; il est constant d’ailleurs que ces peuples n’ont jamais habité les côtes de la mer Blanche, et n’ont jamais été employés par les Russes à la pêche des phoques, des morses et des autres animaux dont en tire de l’huile, comme le portent plusieurs relations.

» Le véritable commencement des habitations des Samoïèdes, si l’on en peut supposer chez des peuples qui n’ont pas de résidence fixe, ne se trouve que dans le district de Mézène, au delà du fleuve de ce nom, à la distance de trois ou quatre cents verstes d’Arkhangel.

» La colonie qui s’y trouve actuellement, et qui vit dispersée à la manière de ces peuples, chaque famille à part, sans former de villages ou de communautés d’aucune espèce, ne consiste que dans trois cents familles environ, qui descendent toutes de deux tribus