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prendrait de loin pour des blocs de grès, et qui ont toute la vertu de l’aimant. Quoiqu’elles soient couvertes de mousse, elles ne laissent pas d’attirer le fer ou l’acier à la distance de plus d’un pouce. Les côtés exposés à l’air ont la plus forte vertu magnétique ; ceux qui sont enfoncés en terre en ont beaucoup moins. D’un autre côté, les parties les plus exposées à l’air et aux vicissitudes du temps sont moins dures, et par conséquent moins propres à être armées. Une pierre d’aimant de la grandeur que l’on vient de décrire, est composée de quantité de petits aimans, qui opèrent en différentes directions. Pour les bien travailler, il faudrait les séparer en les sciant, afin que tout le morceau qui renferme la vertu de chaque aimant particulier conservât son intégrité ; on obtiendrait vraisemblablement, de cette façon, des aimans d’une grande vertu. On coupe ici des morceaux à tout hasard, et il s’en trouve plusieurs qui ne valent rien du tout, soit parce qu’on abat un morceau de pierre qui n’a point de vertu magnétique, ou qui n’en renferme qu’une petite parcelle ; soit que dans un seul morceau il y ait deux ou trois aimans réunis. À la vérité, ces morceaux ont une vertu magnétique ; mais, comme elle n’a pas la direction vers un même point, il n’est pas étonnant que l’effet d’un pareil aimant soit sujet à bien des variations.

L’aimant de cette montagne, à la réserve de celui qui est exposé à l’air, est d’une grande