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II.


Chanson des Tartares tchatzhi.


Aï Oesol, Oesol, Oesols emme osolkhari kou si mele
Kousimbile ankhaschemme da Oesokhe gealder den
Kouschoun outikher ousche khada torna touscher touschaka,
Orous borat dja-a seda oi gakire tjetscheder
Oi neschbolgan djan anma da ib ga leb mansandak.


traduction.


Chez Oesol, Oesol, Oesol, j’ai les regards attentifs.
Oesoche t’a donné ses yeux et ses sourcils,
Moi, Corbeau, je veux voler loin, pour voir si la grue tombera dans le filet.
Tandis que les Russes et les Bourœtes ennemis
Se massacrent dans la vallée,
En badinant avec toi, mon cœur, je te prendrais dans l’yourte, et je t’emmènerais au plus vite.


Cette seconde chanson est l’ouvrage d’un Tartare amoureux d’une fille que le père ne pouvait souffrir. Un des plus forts gages de l’amour chez les Tartares, c’est de se donner réciproquement ou de se promettre les yeux et les sourcils.

Un soir, vers les huit heures, on se rendit près du Djvolych, ruisseau qui se jette dans la Kiya. Ses bords étaient fort élevés et couverts d’une herbe épaisse et si haute, que Gmelin ne trouvait pas d’endroit pour poser sa tente. Il ordonnait donc aux gens de sa suite de couper