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trée du désert, est considérable, et fréquentée par les marchands qui font le voyage de la Chine. Le désert des environs est si chaud en plusieurs endroits, qu’il est impossible de s’y arrêter. On y éprouve de ces vents brûlans dont les effets sont terribles.

Atsou est plus à l’ouest, sur une petite rivière qui vient du sud et coule vers l’Yerkend. C’est aussi un lieu fréquenté par les caravanes. Du temps de Tamerlan, Aksou était une forteresse importante, avec trois châteaux ; il s’y trouvait de riches marchands chinois, qui furent chassés par le conquérant. Atsou est situé entre Cachegar à l’ouest, Yerkend au sud, Hami à l’est.

On ne connaît, depuis Marc-Pol, qu’un seul voyageur européen qui ait traversé la petite Boukharie ; c’est le P. Benoît Goez, jésuite. Son voyage, qui eut pour but d’éclaircir une question de géographie, nous fera connaître l’état de ce pays au commencement du dix-septième siècle.

Marc-Pol avait, dans sa relation, fait mention du puissant empire du Catay ; mais comme les Européens n’avaient plus entendu parler de ce pays, et que certaines personnes n’ajoutaient pas beaucoup de foi aux récits du Vénitien, plusieurs savans doutaient que le Catay eût jamais existé. Tandis que l’on était dans le doute à cet égard, on reçut, des missionnaires jésuites établis à Lahor, des informations qui réveillèrent l’attention ; ils les tenaient d’un vieux mahométan qui avait passé treize ans