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traduction.


Sur le lac il s’est abattu une canne de Mars, ô mon cher Djenargousch !
Si je l’avais vue, je l’aurais tirée, elle était à moi, ô mon cher Djenargousch !
Je conserve soigneusement mon amour, ô cher Djenargousch !
Je n’épouserai jamais un méchant homme, ô mon cher Djenargousch !
Je prendrais mon vol dans les airs, ô mon cher Djenargousch !
Si je pouvais voler comme un épervie, ô mon cher Djenargousch !


Ces chansons paraissent fort simples, commes les mœurs de ceux qui les chantent ; elles disent peu de choses, parce qu’ils ont peu d’idées ; mais on voit que l’usage des refrains, si anciens dans les chansons, s’est établi naturellement partout.

Il y a une espèce de moutons sauvages, nommés en langue mongole argali, qui se trouvent dans les cantons méridionaux et montagneux au delà de l’Irtich, tant au sud-ouest, vers la Kamoulkie et le long Boutchourma, que vers l’orient dans les montagne de l’Obi, de l’Yéniséik, du lac Baïkal, même jusqu’à la mer et au Kamtschatka. Ces animaux sont si estimés dans cette presqu’île, et dans les îles voisines, que, quand on veut désigner un mets excellent, on dit qu’il approche, pour le goût, de la graisse des argalis.