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» Si la mer dégèle tard, elle gèle de bonne heure. Vers la fin du mois d’août, on n’est plus sûr un seul jour de ne pas trouver la mer glacée. Il ne faut, avec le calme, qu’un froid médiocre pour qu’elle soit couverte de glace dans un quart d’heure ; mais quand elle est gelée de si bonne heure, il n’est pas sûr non plus, pendant tout l’automne, qu’elle reste ainsi jusqu’à l’hiver. Quoi qu’il en soit, il est certain que la mer ne gèle jamais plus tard que le premier octobre, et qu’ordinairement elle gèle plus tôt.

» Il pleut rarement dans le printemps à Yéniseik ; et pendant l’été, le ciel y est presque toujours serein. Le tonnerre y est aussi fort rare, et l’on ne connaît point du tout les éclairs. En automne, il y a des brouillards continuels, et les murs des maisons et des cabanes distillent sans cesse dans l’intérieur l’humidité dont ils sont imprégnés ; en hiver, il y a de fréquentes tempêtes.

» Depuis le commencement d’octobre jusque vers la fin de décembre, on voit beaucoup d’aurores boréales, mais qui sont de deux espèces. Dans l’une, il paraît entre le nord-ouest et l’ouest un arc lumineux, d’où s’élèvent à une hauteur médiocre quantité de colonnes lumineuses ; ces colonnes s’étendent vers différens points du ciel, qui est tout noir au-dessous de l’arc, quoiqu’on aperçoive quelquefois les étoiles au travers de cette noirceur. Dans l’autre espèce, il paraît d’abord au nord