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sur leur peau une pelisse de peau de renne, dont le poil est tourné en dehors, et qui descend un peu plus bas que les genoux : cette pelisse se ferme par-devant avec des courroies. Les femmes en ont de semblables, mais la fourrure est tournée en dedans. Quand elles veulent se parer, elles portent de plus une soubreveste de peau de daim, le poil tourné en dehors, qui ne descend que jusqu’aux hanches et est ouverte sur la poitrine.

» Leur religion permet la polygamie ; mais leur pauvreté les empêche d’avoir plus d’une femme à la fois. Ils ont des idoles de bois, et leur adressent soir et matin des prières pour en obtenir une chasse ou une pêche abondante ; c’est à quoi se bornent presque tous leurs vœux. Ils sacrifient au Diable le premier animal qu’ils ont tué à la chasse, et sur le lieu même ; ce qu’ils font de cette manière : ils dévorent la viande, gardent la peau pour leur usage, et n’exposent que les os tout secs sur un poteau pour la part du Diable ; c’est du moins n’être pas trop dupe, et traiter le Démon comme il le mérite. Si la chasse est heureuse, les chasseurs, de retour à l’yourte, en font des remercîmens à l’idole, la caressent beaucoup et lui font goûter du sang des animaux qu’ils ont tués. Si la chasse, au contraire, n’a pas bien réussi, ils s’en prennent à l’idole, et la jettent de dépit d’un coin de l’yourte à l’autre. Quelquefois on la met en pénitence, et l’on est un certain temps sans lui rendre aucune sorte de