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sont faites d’écorce de bouleau cousue ; et pour qu’elles ne prennent point l’eau, les coutures et tous les endroits où se trouvent des fentes et des ouvertures, sont enduits d’une sorte de goudron : elles sont de plus bordées par en haut avec le bois dont on fait des cercles de tonneaux : d’autres cercles sont encore appliqués dans toute la largeur de la barque, et coupés par de semblables cercles qui la traversent en longueur, en sorte que par leur position ils renforcent la barque. Leurs plus grands bâtimens tiennent quatre hommes assis, et les plus petites barques n’en tiennent qu’un. Les Tongouses remontent et descendent les rivières dans ces barques avec une rapidité étonnante : quand une rivière fait un grand détour, ou qu’ils ont envie de passer dans une rivière voisine, ils mettent la barque sur leurs épaules, et la portent par terre jusqu’à ce que la fantaisie leur reprenne de se rembarquer. Autant la barque porte d’hommes, autant elle a de rames. Ces rames sont larges aux deux bouts ; car on rame et on gouverne en même temps, et par conséquent on est obligé de les faire aller continuellement tantôt d’un côté, tantôt de l’autre.

» Les Tongouses d’Ilimsk sont presque tous pauvres ; le plus grand nombre n’a pas plus de six rennes, et ceux qui en ont cinquante sont regardés comme très-riches, parce que ces animaux forment toutes leurs richesses. Leur habillement est simple ; ils portent en tout temps