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tabac de la Chine, de la porcelaine, du thé, du sucre en poudre, du sucre candi, du gingembre confit, des écorces d’oranges confites, de l’anis étoilé, des pipes à fumer, des fleurs artificielles de papier et de soie, des aiguilles à trous ronds, des poupées d’étoffe de soie et de porcelaine, des peignes de bois, toutes sortes de babioles pour les Bratskis et les Tongouses ; du zounzoïng, que nous nommons ginsing ; des livres chinois imprimés sur étoffe de soie, et d’autres garnis d’ivoire ; des ceinturons de soie, des rasoirs, des perles, de l’eau-de-vie, de la farine, du froment, du poivre, des couteaux et des fourchettes ; des habits chinois, des éventails, etc.

» Voilà les marchandises qui forment le commerce de cette frontière, et l’on voit que les marchandises chinoises excèdent de beaucoup celles des Russes. L’intelligence de ceux-ci cède encore à la sagacité des Chinois ; car les derniers, sachant que les marchands russes, qui font le voyage de la frontière, ne cherchent qu’à se débarrasser de leurs marchandises pour pouvoir s’en retourner promptement, attendent qu’ils commencent à s’ennuyer, et les amènent, par leur lenteur, à se défaire de leurs marchandises aux prix qu’ils ont résolu d’y mettre. Je voulus obtenir des Chinois quelques-uns de leurs médicamens ; mais je n’ai jamais pu m’en procurer. On ne peut pas non plus, quelques questions qu’on leur fasse, tirer d’eux les moindres lumières sur leur pays.