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abis ou prêtre qui chante en battant sur deux petits tambours. À son arrivée, le jeune homme fait une course de chevaux, pour laquelle il distribue plusieurs prix proportionnés à ses richesses. Ce sont ordinairement des damas, des peaux de martres et de renards, des calicots et d’autres étoffes. La fête qui se donne pour la circoncision des enfans n’est pas différente de celle des mariages.

Lorsqu’un Boukharien tombe malade, le mollah lui vient lire un passage de quelque livre, souffle sur lui plusieurs fois, et lui fait voltiger un couteau fort tranchant autour des joues. Les habitans du pays s’imaginent que cette opération coupe la racine du mal. Si le malade ne laisse pas d’en mourir, le prêtre lui met le livre de l’Alcoran sur la poitrine et récite quelques prières. Ensuite le corps est renfermé dans un tombeau, pour lequel on choisit ordinairement un bois agréable, qu’on entoure d’une haie ou d’une espèce de palissade.

Les Boukhariens n’ont pour monnaie que de petites pièces de cuivre, qui pèsent environ le tiers d’une once. S’ils ont une somme considérable à recevoir en or ou en argent, ils la pèsent à la manière des Chinois et de leurs autres voisins.

Quoique la religion dominante, dans les villes et les villages, soit le mahométisme, toutes les autres religions y jouissent d’une liberté entière, ou du moins elles y sont tolérées, les maîtres du pays étant d’une autre re-