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(staravierzis) sont en grand nombre dans cette ville, et l’on prétend que toute la Sibérie en est remplie. Ils sont tellement attachés aux anciens usages, que, depuis la publication de la défense de porter des barbes, ils aiment mieux payer à la chancellerie cinquante roubles chaque année que de se faire raser. Un homme de notre troupe alla un jour se baigner chez un de ces staravierzis ou roskolschtschikes ; aussitôt qu’il fut sorti, le vieux croyant cassa tous les vases dont il s’était servi, ou qu’il avait seulement touchés.

» Leur indolence est telle, que, les bestiaux ayant été attaqués l’année dernière d’une maladie épidémique si considérable, qu’il ne resta que dix vaches et à peine le tiers des chevaux, aucun habitant ne chercha à y apporter du remède, fondés sur ce que leurs ancêtres n’en avaient point employé en pareil cas.

» Pendant notre séjour à Tomsk, nous fîmes connaissance avec un Cosaque assez intelligent, qui avait du goût pour les sciences. Nous fûmes d’autant plus charmés de cette découverte, que nous avions ordre d’établir des correspondances partout où nous le pourrions. Ainsi nous demandâmes à la chancellerie qu’on laissât à cet homme la liberté de faire des observations météorologiques. Nous l’instruisîmes et nous lui laissâmes les instrumens nécessaires, comme nous avions déjà fait à Casan, à Tobolsk et à Yamouscheva. Le dessein de l’aca-