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citadelle de bois qui a une chapelle. La ville moyenne est décorée d’un ostrog, qui contient la maison du vayvode et la chancellerie. Le nombre des maisons, dans les trois villes, peut aller environ à cinq cents.

» Les habitans sont paresseux ; on a de la peine à trouver des ouvriers pour de l’argent. Le Tom est assez poissonneux ; cependant on ne voit point de poisson dans les marchés ; on n’y connaît point non plus le fruit : on n’y trouve que de la viande et du pain. Chacun cultive ici le blé dont il a besoin pour son pain ; c’est la seule occupation qu’aient les habitans. Leurs terres à blé sont toutes sur les montagnes, et non dans les vallées ; la raison qu’ils en donnent, c’est qu’il fait beaucoup plus froid dans les vallées que sur les hauteurs. On n’y connaît plus aucune espèce de gibier ; des habitans nous assurèrent que, quand on construisit cette ville, le canton fourmillait de zibelines, d’écureuils, de martres, de cerfs, de biches, d’élans et d’autres animaux ; mais qu’ils l’ont abandonné depuis, et qu’ils se sont retirés dans un pays inhabité, comme l’était celui-ci avant la fondation de Kousnetzk. La plupart des villes de Sibérie sont assez commerçantes ; mais celle-ci ne l’est nullement.

» Le jour de notre départ fixé, M. Muller prit la route par terre avec notre interprète et un interprète tartare ; moi je partis par eau sur le Tom avec le reste de la troupe et un interprète tartare. Malgré les obstacles de la