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structure que, pour un pareil fourneau, on n’avait pas eu besoin de construire une yourte particulière, et qu’elles pouvaient toutes également être propres à cet usage. Les travaux de la fonte n’empêchaient pas même les ouvriers d’habiter la même yourte. Le fourneau était à l’endroit où l’on fait ordinairement la cuisine, et la terre y était un peu creusée. Le creux, qui, dans toutes les yourtes tartares, sert pour la cuisine, faisait une des principales parties du fourneau. Un chapiteau d’argile ou de terre-glaise, de forme conique, d’environ un pied de diamètre, qui allait en se rétrécissant par en haut, composait, avec un trou creusé dans la terre, tout le fourneau. Deux Tartares font ici toute la besogne : l’un apporte alternativement du charbon et du minerai pilé, dont il remplit le fourneau ; l’autre a soin du feu, et fait agir deux soufflets appliqués au fourneau. À mesure que les charbons s’affaiblissent, on fournit de nouvelle matière et de nouveaux charbons ; ce qui continue jusqu’à ce qu’il y ait dans le fourneau environ trois livres de minerai ; ils n’en peuvent pas fondre davantage à la fois. Des trois livres de minerai, ils en tirent deux de fer, qui paraît encore fort impur, mais qui cependant est fort bon. En une heure et demie nous avions tout vu.

» Pendant qu’on s’occupait à fondre, nous fîmes chercher le khan du lieu pour nous faire voir ses sortiléges, ce qu’ils appellent faire le kamlat. Il se fit apporter son tambour magi-