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Duhalde parle d’un arbre qui porte du fruit dont l’huile se nomme tcha-yeou, et qui, dans sa fraîcheur, est peut-être le meilleur de la Chine. La forme de ses feuilles, la couleur du bois, et quelques autres particularités lui donnent beaucoup de ressemblance avec le vou-i-tcha, ou le tébohé ; mais il en est différent par ses dimensions, ainsi que par ses fleurs et son fruit. Si le fruit est gardé après qu’il est cueilli, il en devient plus huileux ; cet arbre est de hauteur médiocre ; il croît sans culture sur le penchant des montagnes, et mêmes dans les vallées pierreuses. Son fruit est vert, d’une forme irrégulière, renfermant un noyau moins dur que celui des autres fruits.

Entre les oranges qui portent le nom d’oranges de la Chine, on distingue plusieurs espèces excellentes, quoique les Portugais n’en aient apporté qu’une en Europe ; mais les Chinois font beaucoup plus de cas de celle qui est petite, et dont l’écorce est mince, unie et fort douce. La province de Fokien en produit une espèce dont le goût est admirable : elle est plus grosse, et l’écorce en est d’un beau rouge. Les Européens qui vont à la Chine conviennent tous qu’un bassin de ces oranges parerait les plus somptueuses tables de l’Europe. Celles de Canton sont grosses, jaunes, d’un goût agréable et fort saines. On en donne même aux malades, après les avoir fait cuire sur des cendres chaudes : on les coupe en deux,