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flexibles et pendantes produisent sur le bord des eaux un effet si pittoresque, est de même représenté d’une manière très-reconnaissante sur les papiers peints de la Chine. Les missionnaires disent que les Chinois n’ont pas de goût pour la promenade ; mais en revanche ils aiment beaucoup les jardins, et entendent à merveille l’art de distribuer le terrain pour en tirer le plus grand avantage. Ils y plantent des arbres dont la forme et le feuillage représentent des contrastes. On y voit fréquemment le thuya, devenu si commun en France, qu’on le prendrait pour un arbre indigène ; placé au milieu des rochers naturels ou artificiels, il anime le site et fait ressortir la teinte des pierres.

L’arbre qui produit des fleurs qu’on nomme koeï-hoa est fort commun dans les provinces méridionales, et très-rare dans celles du nord. Il croît quelquefois à la hauteur du chêne. Ses feuilles ressemblent à celles de notre laurier, et cette ressemblance est plus remarquable dans les plus grands arbres qui se trouvent particulièrement dans les provinces de Ché-kiang, de Kiang-si, de Yun-nan et de Quang-si, que dans les arbustes de la même espèce. La couleur des fleurs varie, mais est ordinairement jaune ; elles pendent en grappes si nombreuses, que, lorsqu’elles tombent, la terre en est toute couverte, et leur odeur est si agréable, que l’air en est parfumé, à une grande distance. Quelques-uns de ces arbres portent