changé parmi les peuples du Tou-fan, leur religion a toujours été la même. Ils sont très-attachés à la doctrine de Fo, et révèrent le grand-lama.
Leur pays est très-montagneux. On y rencontre quelques belles plaines. Plusieurs ruisseaux charrient de l’or. Les Si-fan savent assez bien le mettre en œuvre, surtout pour en faire des vases et de petites statues. Leur principal commerce est celui de la rhubarbe, qui croît en abondance dans leur pays.
En général, les productions du Si-fan ressemblent beaucoup à celles du Thibet, et l’on y trouve de même le borax dans un lac. Les montagnes dont ce pays est rempli sont bien plus hautes et plus inaccessibles du côté de la Chine que du côté du Thibet ; on pénètre dans cette dernière contrée sans beaucoup de peine, tandis que, pour entrer en Chine, il faut franchir des défilés très-difficiles. Lorsque le techou-lama fit son voyage 1778, il fut obligé d’attendre quatre mois à Coumboucoumba, bourgade des Si-fan, que les neiges lui laissassent le chemin libre pour continuer sa route vers Pékin. Cette bourgade est à quatre-vingt-six jours de route à l’est de Techou-Loumbou, et à peu près à égale distance de la capitale de l’empire chinois.
Les monts Keutaïsse, qui séparent au nord le Si-fan du Chen-si et du pays de Koko-nor, se prolongent du nord-est au sud-ouest, sur une longueur de 6000 lis (600 lieues), et vont