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de melon ne sont pas si exquises que celle qui vient d’un canton de Tartarie nommé Hami, à une distance considérable de Pékin, et qui a la propriété de se garder cinq ou six mois dans toute sa fraîcheur.

La Chine a d’autres fruits que les Européens ne connaissent que par les relations de leurs voyageurs, et qui paraissent y avoir été portés des îles voisines, tels que le fanpo-le-mye, ou l’ananas ; les tcheou-kous, ou les goyaves ; les pa-tsians, ou les bananes , etc. ; mais ils se trouvent dans d’autres pays, et nous nous bornons aux fruits qui ne croissent que dans l’empire de la Chine.

Le li-tchi de la bonne espèce, car il y en a plusieurs, est à peu près de la forme d’une pomme, et d’un rouge ponceau. Son noyau est presque globuleux, tronqué à sa base, dur et lisse. Il est couvert d’une chair tendre, pleine de suc, d’une odeur excellente et d’un goût exquis, comparable au meilleur raisin muscat, mais qui se perd néanmoins en partie lorsque le fruit, en se séchant, se ride et noircit comme les pruneaux ; l’écorce est coriace, et ressemble à du chagrin ; mais elle est douce et unie en dedans. C’est le li-tchi, suivant Navarette, qui passe parmi les Chinois pour le meilleur des fruits. Quoiqu’il soit d’une abondance surprenante, il n’en est pas moins estimé. On le met ordinairement dans l’eau froide avant de le manger. Lorsque les Chinois s’en sont rassasiés, ils n’ont qu’à boire un peu d’eau