le larcin par son propre exemple. Lorsqu’il se trouva dans leur île avec un seul matelot, en 1722, ils entrèrent dans sa barque en très-grand nombre ; et, remarquant l’endroit où Roberts avait placé ce qui lui restait de plus précieux, ils prirent droit de son infortune pour s’en saisir, en lui disant avec une impudence extrême que sa barque et tous ses biens étaient à eux, parce qu’il n’aurait pu éviter de périr sans leur secours, et qu’ils lui avaient apporté quelques bouteilles d’eau fraîche. « Double fausseté, ajoute Roberts, car j’étais en sûreté sur mon ancre, et l’eau qu’ils avaient apportée pour moi, ils l’avaient employée à leur propre usage. »
À l’égard des productions naturelles de cette île, Roberts assure qu’on y trouve les mêmes sortes de sables et de pierres qu’à Saint-Jean ; et les habitans prétendent, sur une ancienne tradition, que ces sables contiennent de l’argent et de l’or ; mais qu’ils ignorent la manière de les en tirer. L’île produit aussi du salpêtre, et l’on en tire du beurre d’or.
Dampier raconte que, malgré les montagnes de Saint-Nicolas et la stérilité de ses côtes, il y a au centre de l’île des vallées où les Portugais ont leurs vignobles et leurs plantations, avec du bois pour le chauffage. Le terroir, suivant Roberts, est fertile pour le maïs, pour les bananes, les courges, les melons d’eau et musqués, les limons, les citrons et les oranges. On y voit quelques cannes à sucre, dont