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Elles ont une aune de longueur, et la moitié moins de largeur. Chaque arbre n’a que deux ou trois branches, sur lesquelles croissent les fruits au nombre de trente ou quarante. Leur forme est à peu près celle du concombre. Ils sont noirs dans leur maturité, et l’on dit qu’il n’y a point de confiture aussi délicieuse. La plantation ne produit qu’une fois. On coupe l’arbre ensuite. De la même racine il en naît un autre, et l’on recommence ainsi continuellement. L’île de Canarie est fournie de bêtes à cornes, de chameaux, de chèvres, de poules, de canards, de pigeons et de grosses perdrix. Le bois est ce qui lui manque le plus.

On compte dans la ville de Canarie environ douze mille habitans ; elle n’a guère moins d’une lieue de circuit ; ses édifices sont fort beaux, et la plupart des maisons ont deux étages, avec des plates-formes au sommet. Il y a dans Canarie quatre couvens, les dominicains, les cordeliers, les bernardines et les récolets.

L’île de Ténériffe est au 28e. degré et demi de latitude. Sa distance de l’île de Canarie est de douze lieues au nord-ouest. On lui donne dix-sept lieues de longueur. La terre en est haute. Au milieu de l’île s’élève une montagne qu’on appelle le Pic de Teide, et dont la hauteur est très-considérable. Du sommet, qui n’a pas plus d’un demi-mille de tour, il sort quelquefois des flammes et du soufre. Au-dessous, on ne trouve que de la cendre et des pierres