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on compose une troisième sorte de sucre, qui se nomme pamela ou netas. Le dernier marc, ou le rebut de toutes ces opérations, se nomme remiel ou mélasse, et l’on en fait encore une autre sorte de sucre nommé refinado. Au surplus, on peut observer que cette manipulation de sucre est à peu près la même partout.

Lorsque la première récolte est finie, on met le feu à toutes les feuilles qui sont restées dans le champ, c’est-à-dire à toute la paille des cannes, ce qui consume toutes les tiges jusqu’au niveau de la terre ; et, sans autre secours que le soin d’arroser et de nettoyer le terrain, les mêmes racines produisent, dans l’espace de deux ans, une seconde moisson qui se nomme zoca. La troisième, qui arrive dans le même période, est appelée tertia zoca ; la quatrième, quarta zoca, et toujours de même, jusqu’à ce que la vieillesse des plantes oblige de les renouveler.

L’île Canarie produit un vin d’une bonté spéciale , surtout dans le canton de Telde. Elle n’est pas moins féconde en excellens fruits, tels que les melons, les poires, les pommes, les oranges, les citrons, les grenades, les figues, les pêches de diverses espèces, et surtout le plantano ou le bananier. Cet arbre n’est pas propre aux édifices. Il croît sur le bord des ruisseaux. Son tronc est fort droit, et ses feuilles sont extrêmement épaisses. Elles ne viennent pas aux branches, mais au sommet de l’arbre, où elles sortent du tronc même.