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Peut-être qu'il faudrait que l'homme, le chrétien [815]

Demandât tout au ciel, et ne lui promît rien.

Dans nos livres sacrés, la céleste vengeance

Ne peut lui demander ni lui promettre rien

Que par l’esprit divin qu’on reçoit de sa grâce,

Qu’il manifeste en nous , et que rien ne remplace.

Dont les traits éclatants ne peuvent s’altérer.

Et que dans votre fille il est loin de montrer.

Dans nos livres sacrés la sévère vengeance

confond deux fois des vœux la Aineste imprudence :

Un SaUl , un Jefhté jurent lans son aveu

Un indiscret serment qui semble tenter Dieu ;

Leur vœu devient un crime, et leur succis un pieu ;

L’on se rend parricide et l’autre sacrilège :

Tant le ciel veut apprendre aux aveugles humains

A s’en remettre à lui pour guider leurs destins !


MONSIEUR DE FAUBLAS

Vous condamnez les vœux, je le vois, et peut-être

Ce langage surprend dans la bouche d'un prêtre ;

Mais l'église du moins me défend contre vous.

LE CURÉ

L'église ! Je la prends pour arbitre entre nous.

Il est, je le confesse, et je dois y souscrire, [845]

Des vœux qu'elle autorise, et qu'un pur zèle inspire ;

Mais elle veut toujours qu'on soit libre en son choix.

Elle veut, quand du cloître on embrasse les lois,