Page:La Harpe-Œuvres. Vol 1-1821.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée


Pour la première fois offrit à vos caresses [745]

Le gage heureux et cher de vos pures tendresses,

N'avez-vous pas alors promis à votre coeur

De chérir cet enfant, de faire son bonheur,

D'assurer sous l'abri de votre expérience

À son âme, à ses jours la paix et l'innocence ? [750]

MONSIEUR DE FAUBLAS

Il est vrai, c'est aussi...

LE CURÉ

Répondez seulement.

Voulez-vous en effet respecter ce serment ?

Le croyez-vous sacré ?

MONSIEUR DE FAUBLAS

Je le tiendrai sans doute.

LE CURÉ

Eh ! Bien, il n'est plus rien que de vous je redoute.

Il suffit qu'à vos yeux brille la vérité. [755]

J'annonce au nom du ciel et de l'humanité

Qu'on dicte à votre fille en cet instant funeste

Des vœux que Dieu réprouve et que son cœur déteste,

Et si dans ce dessein vous persistez toujours,

Vous mettez en danger son salut et ses jours. [760]

MONSIEUR DE FAUBLAS

Son salut ?

LE CURÉ

Votre bouche à ce mot se récrie.

Vous semblez moins frappé du danger de sa vie.

Tous deux pourtant sont chers, tous deux également

Dépendent aujourd'hui du même événement.