Page:La Harpe-Œuvres. Vol 1-1821.djvu/200

Cette page n’a pas encore été corrigée


Scène III

Le Curé

Allons... je vais encor voir une infortunée [235]

Qu'un intérêt cruel au cloître a condamnée ;

Que l'on ensevelit de peur de la doter ;

Qui pousse des soupirs que l'on craint d'écouter,

Et donne, en détestant sa retraite profonde,

Au ciel des voeux forcés et des regrets au monde. [240]


Scène IV

Le Curé, Mélanie
MÉLANIE, à part, dans le fond.

Ô ! Dieu ! Changez mon coeur ou bien changez mon sort !

Dieu ! Fléchissez mon père ou m'envoyez la mort !

LE CURÉ

Approchez, mon enfant, et soyez sans alarmes.

Si je viens près de vous, c'est pour sécher vos larmes.

Ne me les cachez point et laissez les couler. [245]

Sans témoins, sans réserve on peut ici parler.

Nul n'osera troubler cette sainte entrevue.

Vous frémissez... eh ! Quoi ! Redoutez-vous ma vue ?

MÉLANIE, avec égarement.

Je ne sais où je suis... ayez pitié de moi.

Tout dans un pareil jour doit inspirer l'effroi. [250]