Scène III
Allons... je vais encor voir une infortunée [235]
Qu'un intérêt cruel au cloître a condamnée ;
Que l'on ensevelit de peur de la doter ;
Qui pousse des soupirs que l'on craint d'écouter,
Et donne, en détestant sa retraite profonde,
Au ciel des voeux forcés et des regrets au monde. [240]
Scène IV
Ô ! Dieu ! Changez mon coeur ou bien changez mon sort !
Dieu ! Fléchissez mon père ou m'envoyez la mort !
Approchez, mon enfant, et soyez sans alarmes.
Si je viens près de vous, c'est pour sécher vos larmes.
Ne me les cachez point et laissez les couler. [245]
Sans témoins, sans réserve on peut ici parler.
Nul n'osera troubler cette sainte entrevue.
Vous frémissez... eh ! Quoi ! Redoutez-vous ma vue ?
Je ne sais où je suis... ayez pitié de moi.
Tout dans un pareil jour doit inspirer l'effroi. [250]