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Il n'existe que trop : l'esclave est sans vertu,

Il déteste en autrui tout ce qu'il a perdu. [170]

Il se flatte en secret que sa chaîne accablante,

Sur d'autres étendue, en sera moins pesante.

À force de souffrir souvent on s'endurcit,

Et dans sa prison même on aspire au crédit.

Voilà ce qui produit ces ardents émissaires [175]

Dont le zèle affecté peuple les monastères.

Ils veulent commander à d'autres malheureux,

Faire porter le joug qu'on a forgé pour eux,

Se venger de leurs maux : l'esprit de tyrannie