Page:La Harpe-Œuvres. Vol 1-1821.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

Que tous ces vains honneurs dont l'image incertaine

Offre dans l'avenir une pompe lointaine,

Une grandeur frivole et soumise au hasard,

Qui souvent nous échappe, et vient toujours trop tard. [70]

MONSIEUR DE FAUBLAS

Tant d'obstination ne peut que me déplaire.

C'est combattre longtemps un parti nécessaire,

Votre fille aujourd'hui doit prononcer ses voeux.

Nos parents, nos amis, sont mandés en ces lieux.

Pour la cérémonie ici tout se prépare. [75]

Que pourrait-on penser d'un retour si bizarre ?

De vos discours pourtant je ne suis point surpris.

Je sais vos sentiments, vous n'aimez point mon fils,

Vous lui préféreriez le dernier de vos proches.

Jamais...

MADAME DE FAUBLAS

Je dois répondre à de pareils reproches. [80]

Melcour m'est cher, monsieur ; si je me suis permis

De juger ses défauts, et si par mes avis

J'ai voulu quelquefois changer son caractère,

Je n'ai pas moins pour lui des sentiments de mère,

Je les aurai toujours.

MONSIEUR DE FAUBLAS

Je ne vous comprends pas : [85]

Melcour est estimé : je vois qu'on en fait cas,

Et vous permettrez bien qu'un père le seconde.

{{Personnage|MADAME DE F