Page:La Guirlande de Julie, éd. Uzanne, 1875.djvu/124

Cette page n’a pas encore été corrigée

   l'ai la pompe de ma naissance,
le suis en bonne odeur, en tout temps, en tous lieux,
   Mes beautez ont de la constance,
Et ma pure blancheur marque mon jnnocence;
l'ose donc me vanter, en vous offrant mes vœux.
De vous faire moy seule vne riche Couronne,
   Bien plus digne de vos cheueux
Que les plus belles Fleurs que Zéphire vous donne.
Mais si vous m'accusez de trop d'ambition,
Et d'aspirer plus haut que ie ne deurois faire,
   Condamnez ma présomption.
   Et me traitiez en téméraire ;
Punissez, i'y consens, mon superbe dessein
   Par une seuére défense,
De m'éleuer plus haut que iusqu'à vôtre sein ,
Et ma punition sera ma récompense.

De M. C. (Corneille).