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de Mme de La Guette.

eut reçu de mes nouvelles. Il obtint congé du général et s’en revint à tire-d’aile au pays pour écarter tous ceux qui lui pourroient faire obstacle, et pour gagner mon père s’il y avoit moyen. Je sus bientôt son arrivée et ne m’en vantois pas, car notre veuve alloit et venoit. Il rechercha toute sorte de voies pour tâcher de gagner mon père ; et même monsieur le duc d’Angoulême, fils du roi Charles neuvième, prit la peine de lui en parler plusieurs fois. C’étoit le prince du monde le plus bienfaisant ; il aimoit le sieur de La Guette ; il ne haïssoit pas mon père, et il souhaitoit que la chose se fît. Mon père, qui ne manquoit pas de respect pour ce grand prince, n’y vouloit cependant jamais consentir, et supplia son altesse de luy vouloir pardonner et de luy ordonner toute autre chose, quoy qu’il sût fort bien que le sieur de la Guette valoit tout ce qu’un galant homme peut valoir. Nous étions en d’étranges peines de voir que notre mariage reculoit plutôt que d’avancer. Après y avoir employé le vert et le sec, comme l’on dit, nous nous résolûmes donc de nous marier et de terminer ainsi notre affaire. Il fallut avoir une dispense de monsieur l’archevêque de Paris et un plein pouvoir au curé de ma paroisse de nous donner la bénédiction nuptiale après la publication des bancs. Nous prîmes jour, monsieur de La

    avec un plan de La Mothe, de la ligne de circonvallation et des postes des assiégeants. Neufchâteau. V. de Mongeot, s. d. (1841), petit in-8o.