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Mémoires

de luy en parler pour cette fois. Il m’aimoit beaucoup ; mais la guerre étoit son attache principale, et tous ceux qui l’ont vu dans les occasions, en peuvent rendre témoignage ; car l’on parloit assez souvent du sieur de la Guette, qui étoit son nom. Le roy Louis treizième lui donna la compagnie de chevau-légers de feu monsieur le marquis de la Luzerne[1], qui étoit de ces belles compagnies d’ordonnance[2] en ce temps-là ; et le roi Louis quatorzième le gratifia ensuite pour ses bons services d’une place de maître d’hôtel ordinaire du roy, d’une d’aide de camp[3] dans ses armées et de ma-

  1. Henri de Briqueville, premier du nom, marquis de La Luzerne, d’Amanville, etc., maréchal de camp des armées du roi, gouverneur du Mont-Saint-Michel. Il reçut de Louis XIII, en 1638, un régiment de cavalerie. La Gazette de France dit qu’il fit merveille « en valeur et en jugement » à la bataille d’Aveins (1635), et qu’il « servit très dignement » à la bataille de Cazal (1640). Il faisoit les fonctions de lieutenant général en Catalogne, quand il mourut, en 1642, à Montferrat. Par une distinction tout à fait singulière, il fut enterré dans la chapelle royale de Saint-Louis, fondée dans l’église de Notre-Dame de cette ville.
    Il y avoit en ce temps-là douze compagnies de chevau-légers entretenues.
  2. Compagnies d’ordonnance ou compagnies d’hommes d’armes qui, dans la milice françoise, servoient à cheval. Bardin, Dictionnaire de l’armée de terre. Elles étoient presque toutes composées de gentilshommes. Instituées en 1445, par Charles VII, elles formèrent, après la paix de 1659, le noyau des régiments de cavalerie de l’armée.
  3. Ni l’emploi ni le nombre des aides de camp n’étoit bien déterminé alors. Faut-il entendre ici ce titre dans le sens indiqué par Le Rouge, d’aide de camp d’armée ou mieux encore d’aide maréchal de camp ? Chavagnac dit dans ses Mémoires que les aides de camp faisoient les fonctions d’ingénieurs.