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Mémoires

connoissance, le tout causé par la douleur inconcevable que j’avois eue de la mort de mon fils. Tous les médecins m’avoient abandonnée, et mon confesseur aussi, disant que je n’avois plus qu’un quart d’heure de vie, et qu’il m’étoit inutile, ne me pouvant plus rien faire entendre, à cause que ma maladie m’avoit rendue sourde ; mais la divine Providence en ordonna autrement et permit que je revinsse en santé. Comme ses jugements sont impénétrables, je ne sais pas à quoi elle me destine. Je suis résolue d’attendre avec soumission et avec respect tout ce qu’il lui plaira de m’envoyer, et d’obéir toujours aux ordres de sa sainte volonté en attendant mon dernier jour et la continuation des faveurs de Monseigneur le prince d’Orange pour ma famille.