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Mémoires

mandoit. Je lui dis : « Faites le venir. » J’étois toute masquée et prête à monter à cheval. Ce monsieur me rencontra sur la montée. Je lui demandai ce qu’il souhaitoit de moi. Il me dit qu’il étoit nécessaire qu’il sût si j’étois Mme de La Guette. Je lui dis qu’on me nommoit ainsi. Il fit semblant de fouiller dans sa poche, en me disant qu’il avoit des lettres de M. le Prince pour me remettre en main. Je lui fis connoître qu’il me prenoit pour une autre, parce qu’à peine avois-je l’honneur d’être connue de son Altesse, et qu’il n’y avoit point d’apparence que M. le Prince me voulût confier quelque chose, vu que j’étois incapable de lui pouvoir rendre service ; que s’il n’avoit rien à me dire de plus, il pouvoit se retirer. Il me menaça de s’en plaindre à son Altesse. Je lui dis qu’il le pouvoit faire ; que je n’avois point de correspondance avec M. le Prince, et que j’en étois indigne ; qu’ainsi il pouvoit s’adresser ailleurs. Quand il m’eut bien tâté le pouls de ce côté-là, il me dit : « Non, non, madame, ces lettres ne sont pas de M. le Prince, comme je vous dis ; mais elles sont de notre bon ami Marsin ; je crois que vous ne les refuserez pas. » Je lui dis en co-

    qui est intitulée : Logements des Dames, avec leurs proverbes et devises :

    MADAME DE LA GUETTE LA JEUNE.

    À l’Épine fleurie, rue des Rosiers.

    PROVERBE.

    Il n’y a point de rose sans épines.

    — Est-ce notre madame de La Guette ?