Page:La Guette - Mémoires, 1856.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XI
Préface.

effusion. Elle semble éviter de faire connoître les causes de l’opposition que son père mettoit à son mariage ; et quand elle veut justifier son choix, elle n’a garde de rien dire de la naissance de M. de La Guette, mais elle énumère complaisamment les faveurs qu’il a reçues des rois Louis XIII et Louis XIV. Ces habiletés, on le comprend, ne sont pas de l’écrivain ; elles sont de la femme. Madame de La Guette ne les a pas apprises ; elles les a trouvées dans sa nature. La famille de sa mère n’avoit ni la distinction ni l’ancienneté des Meurdrac, et M. de La Guette peut bien n’avoir été qu’un soldat de fortune. Il n’en résulte pas moins une grande difficulté de découvrir son origine et d’établir sa généalogie. Elle avait une sœur aînée, mariée au sieur de Vibrac, capitaine du château de Grosbois. Le prénom de cette sœur n’est pas rappelé une fois dans les Mémoires, non plus que le sien propre ou celui de son père. M. de La Guette a fait la guerre jusqu’à la paix de Bordeaux en 1653. Elle dit qu’il comptoit déjà trente campagnes dans l’année de son mariage, qui eut lieu en 1653 ; et ailleurs elle ajoute : « La guerre étoit son attache principale ; et tous ceux qui l’ont vu dans les occasions, peuvent en rendre témoignage ; car on parloit assez souvent du sieur de La Guette, qui est son nom. » Mais elle n’entre jamais dans aucun détail de ces occasions qui avoient porté si haut la renommée de