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de Mme de La Guette.

doute nullement. Je vas de ce pas le trouver pour lui dire votre intention. Pour ce qui est de toutes les autres choses qui concernent le mariage, on les fera, Madame, tout comme vous le souhaitez. »

M. de Marsin reçut cette bonne nouvelle autant bien qu’on peut recevoir une chose agréable. Il fut trouver M. le Prince et lui dit : « Monseigneur, il y a longtemps que Votre Altesse me veut marier ; je la supplie très-humblement de me vouloir demander une fille que je lui vas nommer. — Qui est-elle ? répondit M. le Prince. » Il lui dit : « Monseigneur, c’est mademoiselle de Clermont d’Antrague. — Quoi ! la bonne amie de madame de Longueville, ma sœur ? dit M. le Prince, — Monseigneur, c’est elle-même. — Vraiment, vous n’êtes pas malheureux ; car c’est un des grands partis de France. Et qui vous l’a indiquée ? — Madame de La Guette, lui dit M. de Marsin. — Vous lui avez la dernière obligation. Y serons-nous bien venus ? — Assurément, monseigneur ; je peux dire à Votre Altesse que madame de Clermont n’attend qu’après elle. — Faites-les donc avertir que je serai demain chez elles à quatre heures après-midi. » Madame de Clermont fut avertie ; il s’y trouva plusieurs dames de ses amies pour faire honneur ; j’y fus aussi. M. le Prince s’y rendit, accompagné de ses favoris. Il parla obligeamment à madame de Clermont sur le choix qu’elle avoit fait de M. de Marsin ; ensuite il le lui présenta en lui disant : « Entretenez madame votre belle-mère ; je vas